Grand Conseil valaisan. C’est justice d’inciter les trop vieux et trop handicapés à se suicider

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8 février 2021. Grand Conseil valaisan. Entrée en matière : Loi sur l’accompagnement en fin de vie. Débat.

Que dire de ce débat sur l’entrée en matière de la « Loi sur l’accompagnement en fin de vie » ? D’abord que les débats se sont cristallisés non pas sur l’accompagnement en fin de vie, mais bel et bien sur le « suicide assisté » qui occupe d’ailleurs l’essentiel du texte de ce projet de loi. Car comment peut-on qualifier l’incitation au suicide d’accompagnement en fin de vie ? Tu es désespéré. Viens sur le pont, je vais d’aider à sauter ! Quelle hypocrisie ! Quelle ignominie ! Ou alors quelle stupidité !

Tour d’horizon des interventions de ce débat haut en couleurs.

Les Verts : « La personne qui va mourir est d’abord une personne vivante »

D’abord les partisans du suicide. Jean-Daniel Melly pour les Verts devient le nouveau La Palice valaisan en déclarant : « La personne qui va mourir est d’abord une personne vivante ». Puis il assène droit dans ses bottes des phrases d’une bêtise rarement égalée comme celle-ci par exemple, en parlant du candidat au suicide : « Cette loi permettra au patient de rester dans son lieu de vie ». Eh, Monsieur Melly ! Une fois mort, on ne reste pas dans son lieu de vie, mais on va au cimetière !

PDC du Centre : « Nous nous sommes mis d’accord sur nos désaccords. »

Puis c’est au tour du PDC du Centre, Fabien Schafeitel : « Nous nous sommes mis d’accord sur nos désaccords. » Fabuleuse capacité de compromission du clan PDC ! Et vient enfin le tour de Muriel Favre-Torelloz pour le PDC du Bas : « Aucune position unanime n’est ressortie de nos débats… Mais on ne prend pas position ni sur la forme ni sur le fonds. » Ça c’est de la politique politicienne démocrate. L’idéal, dans un débat est de ne pas prendre position. On espère aussi que vous vous abstiendrez de voter, de toucher votre rémunération de député et de vous présenter aux prochaines élections.

Voici le radical Julien Dubuis, main dans la main avec Tarcis Ançay de l’Alliance de gauche, au point qu’on pourrait espérer, dans un futur proche, un nouveau parti rose-bleu. Ils clament haut et fort qu’il faut voter cette loi pour donner la chance au peuple de s’exprimer. Là aussi, on se demande « à quoi bon un parlement » si c’est au peuple de tout décider. Pourquoi élire des incapables qui tournent en rond pendant des années payés avec nos deniers pour finalement devoir faire tout le travail par nous-mêmes ?

PDC : « Une seule injustice mérite qu’on la répare ! »

Mais le comble de l’hypocrisie revient au PDC Beat Eggel, président de la commission SAI, qui s’auto congratule en disant que la commission a tout de même auditionné 13 organismes (dont la plupart sont contre une loi sur le suicide assisté, ce qu’il oublie de dire). Il précise encore qu’en bon élève, la commission a soigneusement rangé dans la loi « soins palliatifs » et « suicide assisté » dans des chapitres différents. Ce qu’il oublie encore de dire, c’est que tout est rangé sous un même titre et que tout se fera demain sous un même toit. De la propre bouche de Monsieur Eggel : « Une seule injustice mérite qu’on la répare ! » Et oui, parce que c’est une injustice que d’avoir aidé une personne à rester en vie, mais c’est justice que de l’avoir incité à se suicider !

Heureusement, dans ce débat, il y avait quelques voix censées comme Martin Kalbermatter du CSPO qui a exprimé son étonnement devant l’absence d’une large consultation et qui a soutenu la non entrée en matière sur cette loi.

SVPO : en Suisse, ce ne sont pas les tribunaux qui font les lois

Michael Graber du SVPO a rappelé judicieusement qu’en Suisse, « nous ne vivons pas selon le mode anglo-saxon où ce sont les tribunaux qui font les lois. »

L'UDC : « le parlement n’a jamais demandé d'étendre le champ d’application du suicide assisté aux personnes en situation de handicap.»

L’UDC, par la voix de Bruno Perroud, relève que « le parlement n’a jamais demandé d'étendre le champ d’application du suicide assisté aux personnes en situation de handicap, ni demandé de mettre sur pied d’égalité les soins palliatifs qui sont des soins à proprement dit, avec celui de l’assistance au suicide qui n’a rien à voir avec un soin. »

Grégory Logean, chef de groupe UDC, a cité Philippe Genoud, directeur d’EMS, qui avait témoigné dans le Nouvelliste (janvier 2019) : « Dans notre société les personnes âgées sont de plus en plus perçues comme une charge. Elles le ressentent et sont peut-être poussées à se donner la mort pour alléger la vie de leurs proches. » Il a rappelé également le cynisme de vouloir légiférer sur le suicide alors que cela fait des mois que nos personnes âgées sont enfermées dans les EMS à cause des restrictions liées au coronavirus.

Malgré cela, le PLR, les Verts, le PS et une large majorité du PDC du Valais romand a voté pour l’entrée en matière car, pour eux, c’est justice d’inciter les trop vieux et trop handicapés à se suicider. Vous trouverez la liste des votes sur le fichier ci-après. Le OUI signifie l'entrée en matière: autant de candidats à tracer des listes le 7 mars.

Télécharger la liste des votes...

La suite jeudi 11 février.

Olivier Dehaudt
Choisir la Vie


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